Du pétrole en Seine et Marne

Publié le par Nature Environnement 77

carte pétrole 2010

On en parle depuis quelques mois : la presse en a fait état récemment.

Qu'en est-il vraiment ?

Oui, il y a du pétrole dans le sous sol du bassin parisien. Ça, on le sait depuis bien longtemps, mais les quantités extraites restent pour l'instant très modestes, et les réserves de pétrole « pas cher car facile à extraire» sont très faibles.

La nouveauté est que, les techniques ayant évolué, on sait désormais extraire des hydrocarbures lourds cachés à 2000 m de profondeur, avec un coût financier acceptable. Pour cela, il faut "craquer" le mélange shistes- hydrocarbures avec de l'eau chaude sous pression.

Cette opération de craquage (forage vertical jusqu’à – 2000 m puis forages horizontaux, jusqu’à 8 km de distance)  permet à la fois d'ouvrir des fissures dans la roche, mais aussi de casser les longues molécules d’hydrocarbures pour les transformer en molécules plus courtes et plus fluides que l'on peut extraire plus facilement.

 

La carte ci-contre vous montre que désormais plus de 80% de la Seine et Marne, plus des 2/3 des Yvelines et presque la moitié du 91 sont couverts par des demandes de permis de recherche émanant d'une dizaine de compagnies pétrolières, ou des permis déjà accordés à ces entreprises.

 

Qu'en penser ?

  • Quel sera le rendement carbone de cette nouvelle technique d'extraction, si l'on prend en compte l'énergie qui va être dépensée pour réaliser les forages de reconnaissance, puis, pour exploiter, construire de nouveaux forages (qui doivent être assez rapprochés), comprimer et chauffer l'eau, traiter l'eau souillée, transporter les hydrocarbures extraits par camions, puis construire les pipeline d'acheminement, etc  ?
  • L'un des problèmes majeurs en Seine et Marne est celui de l'eau : depuis plusieurs années nos nappes phréatiques sont très basses et n'arrivent pas à "remonter" et la préfecture a mis une grande partie du département en "crise sécheresse renforcée" depuis plus de deux ans sans interruption. Comment pourra-t-on concilier les économies d'eau nécessaires avec cette nouvelle technique d'extraction qui consomme beaucoup d'eau ? Il faudra choisir : préserver la ressource en eau ou dérouler le tapis rouge aux industries du pétrole !!
  • Les produits d’injection : de l’eau sous pression, mais aussi du sable et des produits chimiques (benzène entre autres) dont la composition exacte est secrète, qui pourraient, s’ils migraient vers les nappes phréatiques générer une pollution chimique de nos réserves d’eau

 

Ces problèmes sont déjà très importants, mais c'est sans tenir compte du fait que d'autres risques devraient nous mettre en alerte : outre Atlantique les dégâts environnementaux causés par cette nouvelle technique sont réels et les populations se révoltent ...

Ce qu’il faut bien comprendre : l’intérêt des compagnies pétrolières n’est pas le bien de l’humanité mais de pouvoir vendre et de faire des bénéfices.

Si les sommes considérables mises en jeu dans cette extraction pétrolière étaient investies en économies d’énergie, cela laisserait plus de pétrole dans notre sous sol, éventuellement pour les générations futures , produirait moins de CO2 dans l’atmosphère, et une qualité de la vie au moins équivalente.

Publié dans Pétrole de schiste

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article